L’impossible et l’utile dans les études géographiques de Antonio Snider Pellegrini, précurseur de la théorie de la dérive des continents

Authors

  • Giovanni Modaffari Dipartimento di Sociologia e Ricerca Sociale, University of Milano-Bicocca, Milan, Italy

Abstract

Se plonger dans l’héritage du géographe, homme d’affaires et collectionneur Antonio Snider Pellegrini (1802-1885) signifie réunir l’ensemble des pièces d’un puzzle vieux d’un siècle et demi ce qui fut presque entièrement résolu ces derniers mois. Tout d’abord, il convient de préciser que, contrairement à ce que l’on a pu lire dans la quasi-totalité des sources encyclopédiques, plus qu’un géographe «français», Snider Pellegrini peut être considéré comme italien à la lumière de son soutien aux patriotes italiens depuis les années trente de son siècle et de son engagement en faveur de l’affirmation de l’italianité de la cité autrichienne qui l’a vu grandir : Trieste. Cette lutte a été menée pendant cinquante ans, jusqu’à son décès à New York. Il est vrai qu’il avait reçu une éducation française dans la compagnie de commerce de Joseph Labrosse, nom sous lequel se cachait le comte Albert-François de Moré qui avait abandonné son château de Pontgibaud et était arrivé à Trieste à la fin du XVIIIe siècle pour échapper aux flammes de la Révolution Française. En vérité, il doit cet intérêt pour la géographie à la femme du comte, Jacqueline- Victoire Pecquet de Champloys, dont le jeune Antonio devint le secrétaire particulier. La section la plus volumineuse de la bibliothèque de la Comtesse était en effet consacrée à la littérature géographique. Le Voyage de la Troade de Jean-Baptiste Le Chevalier, le Voyage en Russie de Peter Simon Pallas, le Nouveau Dictionnaire d’Histoire naturelle, le Poème de la navigation de Joseph Esménard, le Voyage en Italie de Joseph-Jérôme Lalande, le Voyage en Grèce de Choiseul-Gouffier et ainsi de suite, sont autant d’ouvrages qui s’y côtoyaient.

References

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Published

2021-12-20

Issue

Section

Teachings from the past (ed. by Dino Gavinelli and Davide Papotti)